lundi 3 août 2009

Le Chien des Baskerville (Sir Arthur Conan Doyle)


Un chien venu des Enfers sème la terreur dans le Devonshire. Ce brave toutou, de tempérament joueur, saute consciencieusement à la gorge des héritiers de la noble famille des Baskerville, dont le domaine est situé au beau milieu de nulle part.

Une enquête pointue, une atmosphère glaçante, un style percutant, « Le chien des Baskervile » est, paraît-il, le meilleur des romans de Conan Doyle. Je le crois volontiers. Certaines scènes rappellent à s’y méprendre le Dracula de Bram Stoker, notamment l’arrivée en carriole de l’héritier Henri de Baskerville sur ses terres :

« Nous avions quitté les plaines fertiles ; nous leur adressâmes un dernier regard : les rayons obliques du soleil bas tissaient des fils d’or et de pourpre sur le sol rouge et les bois touffus. Notre route à présent surplombait des pentes escarpées rousses et verdâtres, sur lesquelles des rocs gigantesques se tenaient en équilibre. De loin en loin, nous passions devant une petite maison aux murs et aux toits de pierre ; aucune plante grimpante n’en adoucissait l’aspect farouche. Une cuvette s’arrondit devant nous ; à ses flancs s’accrochaient des chênes tordus et des sapins courbés par la fureur des tempêtes. Deux hautes tours étroites dépassaient les arbres. Le cocher avec un geste de son fouet nous les nomma : « Baskerville Hall ».

On se délecte évidemment du duo Holmes/Watson, le second ne servant qu’à mettre en lumière la science du premier. D’ailleurs, ce n’est pas l'humilité qui écrase le fameux limier londonien :

« En vérité, Watson, vous vous surpassez ! s’exclama Holmes en repoussant sa chaise et en allumant une cigarette. Vous n’êtes peut-être pas une lumière par vous-même, mais vous êtes un conducteur de lumière. Certaines personnes dépourvues de génie personnel sont quelquefois douées du pouvoir de le stimuler… »

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