dimanche 5 septembre 2010

L'élégance du hérisson (Muriel Barbery)


Je cherche toujours à savoir ce qu'il y a d'élégant là-dedans. Porté par un scenario d'une naïveté déconcertante, alourdi d'un style faussement érudit et plombé par des personnages à la psychologie aussi profonde qu'une boîte de cassoulet toulousain, le livre aligne les platitudes avec une constance qui force le respect. 

Dans un immeuble bourgeois du 7 rue de Grenelle à Paris, une concierge et une enfant posent tour à tour leur regard sur le quotidien. Évidemment, la concierge, Mme Michel, est exceptionnelle : elle a lu Marx, Platon et Descartes, pense que la phénoménologie n'est qu'une vaste entourloupe, cite des réalisateurs turques des années 50, écoute Schubert et Haendel, et envisage sa condition par l'intermédiaire des grands noms de la sociologie. Bref, Muriel Barbery nous assène que sa concierge ne ressemble pas aux autres concierges, en lui faisant citer la quasi-intégralité des noms propres du Petit Larousse 2010, assortis de citations entendues au hasard sur France Culture pour faire plus vrai. Par dessus le marché et  à l'attention de ceux qui n'auraient pas bien compris, la concierge ne s'exprime qu'au moyen de phrases qui englobent d'autres phrases serties de phrases elles-mêmes incises dans des phrases plus longues. En petite Proust de fête foraine, Muriel Barbery pense qu'elle nous fera palper l'intelligence de ses protagonistes à la longueur de leur glose. 

La gamine, Paloma, 12 ans, est une petite fille de riche. Mais elle est surdouée, a conscience de la vanité de sa condition et s'en épanche copieusement dans des hukku (petits poèmes japonais) de sa fabrication qu'elle dissimule aux yeux de ses parents. Elle observe le monde qui l'entoure avec les yeux de l'enfant qui a compris ce que les adultes n'ont pas compris. En somme, on la déteste d'entrée. 

Sans trop m'avancer, je pense que le grand prix 2010 des Lieux Communs revient à L'élégance du hérisson. Ce qu'en revanche je ne m'explique toujours pas, c'est le succès en librairie de ce livre.


mercredi 1 septembre 2010

Les cerfs-volants de Kaboul (Khaled Hosseini)


En versant un peu trop dans le sentimentalisme à base de "je ne savais pas encore que plus jamais je ne le reverrai...", Khaled Hosseini dresse une fresque plus instructive que passionnante. A travers les péripéties d'un jeune Afghan, Amir, balloté entre l'invasion russe, l'installation des Talibans et le 11 septembre, c'est toute l'histoire contemporaine de ce pays qui défile sous nos yeux. Selon les passages, l'attention du lecteur sera inégalement soutenue, même si certaines scènes revêtent, il est vrai, une intensité tragique forte.