mercredi 24 juin 2009

Le pas du juge (Henri Troyat)



C’est toujours pareil : donnez à un Académicien grabataire un scénario passionnant, des personnages hauts en couleurs, et deux cents pages plus tard, vous avez entre les mains le livre le plus conventionnel jamais écrit. Des mauvaises langues diront qu’il y a plus de suspense à l’article Chénier (André) du Petit Larousse illustré, mais nous ne sommes pas là pour relayer les ragots…


Dommage, car lire l’histoire de la Révolution française à travers les yeux de deux protagonistes, aux destinées opposées, était intéressante. André Chénier, d’un côté, qui soutint les premiers élans révolutionnaires, mais dénonça ensuite les excès de la Terreur et de Robespierre ; sur l’autre rive, son frère, Marie-Joseph Chénier, membre de la Convention, devenu jacobin fanatique. Les deux hommes s’affrontent et confrontent leurs points de vues via pamphlets, poèmes et pièces de théâtre interposés, jusqu’au jour où la mort met fin à leur rivalité. Une fin toute provisoire d’ailleurs, car la postérité ne manquera pas de raviver ce combat. Il n’y a de place dans les mémoires que pour l’un des deux.

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