dimanche 13 février 2011

HHhH (Laurent Binet)

 La seule chose intrigante de ce roman, c'est finalement son titre, "HHhH", pour "Himmlers Hirn heißt Heydrich", traduisez "le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich". En fait, la véritable star du livre n'est ni Heydrich, chef de la Gestapo et planificateur de la solution finale, ni les deux parachutistes tchécoslovaques envoyés par Londres avec pour mission de l'assassiner. Le seul et unique héros du roman c'est Laurent Binet lui-même, qui tient d'une main la plume et de l'autre un miroir. Il peint ainsi ce qu'il voit, un écrivain tourmenté qui n'arrive pas à choisir entre le roman et l'essai, qui hésite sur les détails, doute de sa capacité à retrouver la vérité historique, nous signale qu'il a dû aller jusqu'à Prague pour mettre la main sur tel ou tel document, etc... 

Quand Laurent Binet renonce à écrire un chapitre, cela donne trois chapitres de réflexions sur ce renoncement : on se dit alors qu'il aurait peut-être mieux valu qu'il l'écrive, son foutu chapitre. L'indécision et les scrupules ne font pas un roman, il serait bon de le rappeler à l'heure où Yannick Haenel et Laurent Binet semblent avoir trouvé un filon.

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