jeudi 4 novembre 2010

Écho (Ingrid Desjours)

Des jumeaux stars du PAF et du tout-Paris sont retrouvés sauvagement assassinés dans leur appartement. Ils animaient ensemble une émission à succès dont les invités ressortaient rarement indemnes. La liste des suspects est donc longue, et ce sont un flic et une sexo-criminologue qui tenteront de faire la lumière sur cette affaire.

"Écho" offre un regard intéressant sur la perversité, le narcissisme et les faux-semblants. Le mécanisme par lequel les personnages se voient offrir à leur insu des miroirs dans lesquels ils se reconnaissent et finalement se perdent est finement décrit. Cependant, on aura rarement vu un manque d'originalité aussi flagrant dans le traitement de la personnalité des deux enquêteurs. Sans aucune épaisseur, leur portrait est dressé à coups de clichés assenés au lecteur avec un aplomb hallucinant. Il y a ce commandant de police célibataire aux hormones à fleur de peau, et surtout cette sexo-criminologue (méga bombe, méga intelligente, mais méga seule... c'est vous dire si on y croit) dont on cherche toujours à savoir ce qu'elle vient faire là-dedans, sinon donner une indispensable caution scientifique à l'histoire : en effet, si les platitudes sur les sévices de l'enfance qui ressortent à l'âge adulte vous effraient, n'approchez pas. Ses réflexions pseudo-déductives à partir d'interviews des victimes pêchées dans Télé 7 Jours sont à tomber par terre. Et je ne dirai rien des dialogues à pleurer. Seuls moments forts, les lignes écrites dans le journal intime du coupable, crues et violentes, mais surtout dégagées de toute approche psychologisante superflue. En somme, un thriller qui se lit bien et vite, mais dans le ventre mou de la production annuelle.

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